Que la lumière soit !

De tout temps, l’éclairage des zones habitées la nuit a été une préoccupation. Jusqu’au 18ème siècle les réponses apportées étaient loin d’être efficaces; lanternes, chandelles puis réverbères à huile, équipaient les villes et très peu les villages. Au début du 19ème siècle, le gaz d’éclairage apporte une véritable révolution qui permet un équipement systématique des grandes villes puis progressivement des plus petites et des villages. C’est dans le dernier quart du 19ème siècle, sous l’impulsion d’inventeurs tel que Thomas Edison, que l’électricité est progressivement utilisée pour l’éclairage public. A partir de 1880, l’éclairage au gaz et les autres formes d’éclairages publics ne cesseront de reculer devant l’éclairage électrique.
Dans la seconde moite du 19ème siècle, la presque totalité des villages recherche des solutions d’éclairage public. C’est dans ce contexte que Vassincourt s’équipe à l’aube du 20ème siècle.

Candelabre de la société Oudry
et allumeur de réverbère

Une commande de 5 réverbères

Au début de l’année 1900, le conseil municipal de Vassincourt décide d’améliorer l’éclairage public de la commune. A la suite à cette résolution, François Elloy, maire de Vassincourt, signe, le 10 mars 1900, un contrat avec Prosper Pérotin, lampiste à Revigny pour la fourniture de 5 réverbères.

Au gaz, en perte d’intérêt, et à l’électricité qui nécessite un réseau établi, la commune préfère le pétrole qui offre beaucoup plus d’autonomie dans la gestion des réverbères.
Le contrat est précis et cible un matériel fabriqué à Paris par l’entreprise Bernard Père, Fils et Gendre. Tout l’équipement nécessaire au fonctionnement et à l’entretien est également inclus dans la commande.

Extrait du contrat :

 » Entre soussignés :
M. Elloy, maire de la commune de Vassincourt, agissant comme administrateur de la dite commune avec l’assentiment du Conseil Municipal […]
et M. Pérotin Prosper, lampiste demeurant à Revigny […]
Ce dernier s’engage à fournir cinq réverbères n° 877,carcasse cuivre […] système d’allumage avec perches, munis de lampes en cuivre bec n° 14 et cinq consoles fer tournant, ornements en fonte peints d’une teinte bronze : ces réverbères proviennent de la maison Bernard Père Fils et Gendre, ingénieurs constructeurs n°28 rue Geoffroy St L’Asnier à Paris; ces réverbères munis de réflecteurs […] le tout mis en place compris échelle, perche d’allumage, verres, bidon à pétrole, quatre mesures à pétrole, brosses à verres, le tout pour la somme de quatre cent dix francs […]
Fait double à Vassincourt le dix mars mil neuf cent.  »

A l’épreuve de la guerre

Carte postale – Vassincourt après la bataille : un réverbère rescapé.

Quatorze ans plus tard, ces équipements vont subir le feu croisé des canons allemands et français, lors de la bataille de Vassincourt mais il est curieux de constater, comme le montre la carte postale ci-dessus, comment l’un de ces réverbères a résisté, presque intact, au milieu des ruines du village.

Sources :

Archives Départementales de la Meuse – Série 0 – 2 O 1229
– Wikipédia
– Site internet « Phozagora »

Un commentaire sur « Que la lumière soit ! »

Laisser un commentaire